dimanche 29 mars 2015

Élections départementales Y’a tellement personne !

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La gare d’Anizy-Pinon dans l’Aisne (photo : thebigbigsmoke.tumblr.com)
Depuis quand l’Aisne s’est mise à rimer avec FN ? C’est apparu ces dernières semaines : le FN va triompher dans l’Aisne. Surprise ! Mais surprise pour qui ? Surprise pour ceux qui font l’opinion, et pour qui l’Aisne est très loin. Ceux qui font l’opinion logent à Paris. Or ces élections départementales ne concernent pas Paris, on en parle moins, on en parle un peu. Ça se passe en France, loin de Paris, loin des grands médias, loin des haut-parleurs qui regardent ailleurs.
Alors exceptionnellement, comme dans les enterrements où l’on dit « Ah ! Il faut des occasions comme ça pour qu’on se rencontre », nous allons dans l’Aisne. Dans l’Aisne, dans cette France où le désert avance, dans cette France de la vie vide, dans cette France des inaudibles où, après des années d’abandon, de mépris, d’humiliation, on se dit "pourquoi on essaierait pas le FN ?"
Et c’est ainsi que Aisne rime désormais avec FN.
Un reportage d’Anaëlle Verzaux.



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Les différentes séquences de l’émission

Partie 1ère : La France s’en va en friche, et les Français s’en fichent

Dans l’Aisne, le Front National est arrivé en tête dans 16 cantons sur 21, au premier tour des élections départementales. Le Conseil général de l’Aisne est encore à majorité socialiste, présidé par Yves Daudigny, également sénateur. À Pinon c’est 40,74% des voix qu’a obtenu le Front National au premier tour. Cette petite ville de 1 800 habitants a longtemps vécu de la métallurgie de l’aluminium, avec plus de mille ouvriers répartis dans deux usines. Mais l’une des deux a fermé en 2014, laissant sur le carreau les derniers salariés, l’autre s’apprête à mettre la clef sous la porte.


Partie 2 : Françoise et Bernard, 50 ans de mariage

Bernard travaillait l’aluminum à l’usine. Françoise, elle, a été employée à la cantine du collège d’à côté, avant de s’occuper de leurs quatre enfants. Il touche maintenant une retraite de 1 400 €, elle perçoit seulement 690 €, à laquelle s’ajoutent les 800 € de l’allocation aux adultes handicapés. Heureusement la maison est à eux, achetée en 1971, six ans après leur mariage, à l’époque où ils étaient encore nombreux à vivre de la métallurgie. L’année dernière, l’un de leurs deux fils a été licencié suite à la fermeture de l’usine Hydro Aluminium.
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En 2014, les salariés d’Hydro Aluminium manifestaient contre la fermeture de leur usine (photo : Stéphanie Polonio Aubry)

Partie 3 : Henriette, crevée à en avoir travaillé

Henriette ne croit plus en la gauche, ni en la droite. Elle ne vote plus. Pas pour le Front National non plus. De toute façon elle ne peut plus aller voter, elle ne peut plus marcher, à 86 ans. Son premier mari est mort à 29 ans, emporté par la tuberculose. Le second, un travailleur, elle l’a trouvé à l’usine. C’était un Marocain. « Il vaut bien un Français ! », elle leur disait aux gens qui appelait ses enfants les "bougnoules".

Partie 4 : l’UMP a disparu de la circulation

À Pinon c’est l’heure de recoller les affiches sur les panneaux électoraux, pour rappeler aux électeurs qu’il y a un second tour pour les élections. On peut même se permettre de coller des affiches sur celles de l’UMP, éliminé au premier tour. Seules restent les affiches des candidats FN et PS. Sur les 21 cantons du département, 16 ont placé en tête des candidats FN. Le PS a obtenu le plus grand nombre de voix dans deux cantons seulement. Alors ça vaut bien le coup de recoller quelques affiches, au cas où ça rappellerait à certains qu’ils peuvent aller voter.
Merci à François Muller, Nina, Henriette, Françoise et Bernard.

Programmation musicale :
- Le cimetière de campagne, par Reynaldo Hahn
- Rien ne change, par Psykick Lyrikah
Et n’oubliez pas que le répondeur attend toujours vos messages au 01 85 08 37 37.
Reportage : Anaëlle VERZAUX
Présentation : Daniel MERMET
Montage : Grégory SALOMONOVITCH
Réalisation : JC
Préparation : Jonathan DUONG


jeudi 26 mars 2015

Monique, du courage pour chaque jour

LÀ-BAS Hebdo n°10, première partie

Écouter Ici

Rendez-vous demain pour la seconde partie de LÀ-BAS Hebdo n°10, avec un reportage de Gaylord VAN WYMEERSCH sur la lutte des salariés de Radio France.
 ( RADIO FRANCE EN LUTTE ! )



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(photo : La Voix du Nord)
LÀ-BAS Hebdo n°10, première partie.
Bientôt ils seront en haut de l’affiche, au festival d’Avignon, sur toutes les radios, à la télévision, y’a pas de raison ! « Les gueules cassées montent sur les planches » : le présentateur les présentera comme ça, les "gueules cassées", les "cas sociaux" de Sallaumines. Et sur une carte de France, on montrera Sallaumines, dans le Pas-de-Calais, l’ancien pays minier dévasté, en friche, abandonné, sans avenir.
Et là on entendra un éclat de rire. Un éclat de rire de Maurice, d’Annick, de Martine, de Marie-France, de Louise, de Françoise, de l’un des comédiens, de l’une des artistes. Et le journaliste leur fera raconter leur histoire : « On était des ombres, des cas sociaux, des gens que les autres ne regardent pas. Alors on s’est fait voir, on a raconté notre propre histoire, on est monté sur les planches. » Et le présentateur racontera comment ces gens-là, adultes handicapés, allocataires du minimum vieillesse, ont joué la vie malgré tout. Une formidable envie de vie. Y’a pas de raison !
Un reportage d’Anaëlle VERZAUX.

Montrer aux uns comment vivent les autres, c’est le rôle des médias, le boulot des journalistes. Écouter les inaudibles, comment ils résistent, comment ils existent, mettre en lumière ceux qui disent « nous étions des ombres ». Et peut-être, alors, le résultat des élections départementales dimanche serait différent. Parce que des années de mépris, d’oubli, d’humiliation finissent par peser. Dimanche dernier à Sallaumines, le Front National a obtenu 41,87% des voix, le Front de gauche 27,64%, avec 54% d’abstention. Cela aurait peut-être été différent. Y’a pas de raison.
Parmi les rires qu’on entendra dans cette émission, qui – n’en doutons pas – un beau jour existera, il y aura celui de Monique, qu’on avait rencontrée en juin dernier à la Maison de la Citoyenneté de Sallaumines. Monique, une formidable envie de vie, Monique, du courage pour chaque jour.

Partie 1ère : vos messages sur le répondeur

Quelques messages parmi ceux que vous avez laissés sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.

Partie 2 : Sallaumines, ville "d’échanges et de communication"

Sallaumines, Nord-Pas-de-Calais. Une petite ville de l’ancien bassin minier où les gueules noires ont laissé la place, avec la fermeture des mines, à des précaires, des chômeurs, des allocataires du RSA. Monique organise des activités pour les personnes en difficulté à la Maison de la Citoyenneté. Militante au Parti Communiste, elle redoute le score élevé annoncé pour le Front National.
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La fosse 5 de Sallaumines dans les années 1970

Partie 3 : « On guérit pas de son enfance »

Monique s’occupe de la Maison de la Citoyenneté depuis six ans, « pour redonner ce qu’on a fait pour elle. » Monique a toujours habité Sallaumines, elle habite encore dans les corons. Ses grand-parents, Slovènes, sont arrivés en 1923 dans le nord de la France, sa mère travaillait à la fosse. Depuis la fermeture des mines il y a 25 ans, le chômage ne cesse d’augmenter dans le Pas-de-Calais, laissant dans une misère sociale de nombreuses personnes habituées au paternalisme des Houillères, à laquelle l’État n’a pas succédé.

Partie 4 : « Je voterai pour les personnes qu’il faut »

À l’approche des élections départementales, Monique tracte dans le quartier de la Fosse 4. Ce quartier tire son nom du puits n°4 de la Compagnie des mines de Courrières, là où eut lieu la catastrophe dite "de Courrières". Ce 10 mars 1906, 1 099 mineurs sont tués par le coup de grisou, certains survivants restent coincés trois semaines dans les galeries éboulées avant de remonter à la surface, les mineurs entament alors une grève de 51 jours, qui aboutit notamment à l’instauration du repos hebdomadaire.
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La "catastrophe de Courrières" en mars 1906 a fait plus de 1000 morts
Merci à Monique Mahieu, Maurice et Mauricette, Annick, Martine, Marie-France, Louise, Françoise et toute la bande.
Rendez-vous demain pour la seconde partie de LÀ-BAS Hebdo n°10, avec un reportage de Gaylord VAN WYMEERSCH sur la lutte des salariés de Radio France.

Programmation musicale :
- Perds pas l’Nord, par Raoul de Godewarsvelde
- El pinsionnée, par Renaud
- Une pipe à Pépé, par Henri Tachan
À écouter :
- Le théâtre comme si c’était moi, un reportage d’Anaëlle Verzaux dans Là-bas si j’y suis du 25 juin 2014
Et n’oubliez pas que le répondeur attend toujours vos messages au 01 85 08 37 37.
Reportage : Anaëlle VERZAUX
Montage : Grégory SALOMONOVITCH
Présentation : Daniel MERMET
Réalisation : Franck HADERER et Guillaume GIRAULT
Préparation : Jonathan DUONG
 En ces tristes temps électoraux d’expansion de la ’sombritude’ Là bas si j’y suite apparaît de plus en plus comme un îlot de résistance ; continue Daniel et continuez tous les membres de l’équipe ! Pour pouvoir encore s’oxygéner les neurones nous avons besoin de cet espace de ’contre-esprit’.

jeudi 19 mars 2015

Robert contre les envahisseurs

LÀ-BAS Hebdo n°9

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Discours de Robert Ménard le 14 mars à Béziers (photo : Gaylord Van Wymeersch)
Alerte ! Mobilisation générale, ils arrivent, ils sont là. Ils nous ont expulsés d’Algérie et maintenant ils nous envahissent, c’est la guerre de la civilisation. Jeanne d’Arc aujourd’hui s’appelle Robert Ménard. Le maire de Béziers part en croisade et commence par supprimer la « rue du 19 mars 1962 », qui rappelait la date du cessez-le-feu marquant la fin de la guerre d’Algérie.
Avec, autour de Daniel MERMET :
- Fatima BESNACI-LANCOU, de l’association Harkis et Droits de l’Homme
- Jacques PRADEL, de l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs amis
- Gilles MANCERON, historien, membre du comité central de la Ligue des Droits de l’Homme
- Jean-François GAVOURY, président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS
- Hervé KEMPF
- Didier PORTE qui nous fâche avec tout le monde
- un reportage à Béziers de Gaylord VAN WYMEERSCH

Et retrouvez demain la version longue du reportage à Béziers de Gaylord VAN WYMEERSCH.
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Les différentes séquences de l’émission :

Partie 1ère : vos messages sur le répondeur

Quelques messages parmi ceux que vous avez laissés sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.

Partie 2 : l’histoire du 19 mars 1962

Il y a 53 ans, le 19 mars 1962, intervenait un cessez-le-feu en Algérie, au lendemain de la signature des accords d’Évian. Bien que cette date soit reconnue comme la fin de la guerre d’Algérie, elle est toujours critiquée et contestée par certains, comme le maire de Béziers Robert Ménard, qui refusent d’entériner cette date au nom des nombreuses victimes, notamment harkis, tuées en Algérie après le 19 mars. L’historien Gilles MANCERON éclaire les raisons de cette dispute mémorielle.


Partie 3 : qui sont les harkis ?

Harkis et moghaznis faisaient partie des quelque 300 000 supplétifs qui ont été enrôlés par l’armée française pour combattre le FLN. À partir du 19 mars 1962 l’armée française se retire progressivement du territoire algérien conformément aux accords d’Évian, en désarmant les harkis et en les abandonnant, sans défense, aux représailles du FLN. Qui sont ces harkis à qui s’adresse Robert Ménard ? Fatima BESNACI-LANCOU de l’association Harkis et Droits de l’Homme rappelle qu’il n’y a pas "une" communauté harki homogène, mais des histoires singulières des supplétifs en Algérie.

Partie 4 : pieds-noirs progressistes contre pieds-noirs d’extrême droite

Jacques PRADEL, de l’Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs amis, était à Béziers samedi 14 mars. Il est venu manifester contre la cérémonie organisée par Robert Ménard pour débaptiser la rue du 19 mars 1962. Jacques PRADEL fait partie des « Français d’Algérie » qui ont grandi là-bas. Interne au lycée d’Oran, il assiste aux massacres perpétrés par l’OAS en janvier 1962. Il a 15 ans. Le 19 mars 1962, il retourne chez lui, dans la ville de Tiaret, où ses amis, avec lesquels il a grandi, lui tournent le dos. "Sollicité" pour prendre part aux actions de l’OAS, il quitte finalement l’Algérie pour rejoindre la France.

Partie 5 : de quoi Robert Ménard est-il le nom ?

En 2006 une association nostalgique de l’Algérie française, soutenue par le maire de Marignane, érige une stèle en hommage à quatre figures de l’OAS, dont les meurtriers du commissaire central d’Alger Roger Gavoury. C’est à la suite de cette provocation que son fils, Jean-François Gavoury, crée l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS. Pour combattre les relectures de l’Histoire, que Robert Ménard n’est pas le seul à instrumentaliser dans sa croisade contre l’immigration et contre les musulmans.
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Une affiche de l’OAS

Partie 6 : Hervé KEMPF

Le Conseil général de l’Isère accorde une aide financière au projet de création d’un Center Park à Roybon, qui va remplacer 120 hectares de forêt par des "cottages" accueillants autour d’une piscine tropicale. Mais la création d’emplois espérée vaut bien le sacrifice de l’environnement ! Mais puisqu’on parle d’emplois, pourquoi le Conseil général de l’Isère supprime-t-il 177 emplois parmi les pompiers ou les services d’aide à l’enfance ? Au nom de la réduction des déficits bien sûr.

Partie 7 : Didier PORTE nous fâche avec tout le monde

La culture, dernière roue du carrosse socialiste : la municipalité socialiste de Dax a d’abord supprimé le festival Satiradax, avant d’implorer par la suite son créateur, Marc Large, d’intervenir publiquement au nom de « l’esprit du 11 janvier »... Priorité à la corrida !
Retrouvez demain la version longue du reportage à Béziers de Gaylord VAN WYMEERSCH.

Programmation musicale :
- Alger pleure, par Médine
- Parachutistes, par Maxime Le Forestier
- Des problèmes de mémoire, par Rocé et Potzi
À écouter :
- samedi 28 mars, l’émission Comme un bruit qui court reviendra sur l’histoire du 19 mars 1962 avec un reportage de Charlotte Perry
Merci à Renaud Barillet, Mathieu Ardaillon et Samuel Chêne de La Rotonde.
Et n’oubliez pas que le répondeur attend toujours vos messages au 01 85 08 37 37.
Présentation : Daniel MERMET
Réalisation : Franck HADERER
Préparation : Jonathan DUONG

jeudi 12 mars 2015

VIVE L’ENTREPRISE ! Spéciale Gérard FILOCHE , LÀ-BAS Hebdo n°8

LÀ-BAS Hebdo n°8

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(dessin : Daniel et Colas Mermet)
UN CAHUZAC PUISSANCE 10 000 À LA TÊTE DE LA COMMISSION EUROPÉENNE. Pendant 30 ans, selon Luxleaks, le Luxembourg a blanchi les finances de 340 multinationales, soit 2 400 milliards d’euros. Ainsi ces entreprises n’ont pas payé d’impôts dans leurs pays respectifs. Parmi elles, 58 sont françaises. L’argent détourné est estimé à 100 milliards d’euros. Et tout ça sous l’autorité de Jean-Claude JUNKER, devenu responsable de la Commission européenne. Comment expliquer ça à nos six millions de demandeurs d’emplois ?

-réécouter -ici-

La vidéo de son attaque contre la loi Macron dans LÀ-BAS Hebdo a touché des centaines de milliers d’entre vous. La loi est passée mais piteusement, par la force de l’article 49.3. Gérard FILOCHE ne baisse pas les bras. Il publie Vive l’entreprise ? Le Code du travail en danger (éditions Hugo & Cie). Une attaque efficace contre la dictature de la finance et ses grands médias bien tenus en laisse. La crise ? Jamais la France n’a été si riche, jamais les richesses n’ont été aussi inégalement réparties, rappelle Filoche. Selon le ministre Cazeneuve, la fraude fiscale s’élève à 80 milliards d’euros. « La République vous rattrapera ! » s’était écrié François Hollande au Bourget en janvier 2012, en direction de la délinquance financière. Mais c’était pour de rire, bien sûr.
Alors que toute une France populaire, si longtemps méprisée et déboussolée, se tourne vers Marine Le Pen, il est important de faire entendre une des voix de cette gauche dont le Front National a usurpé le discours et les valeurs. Un hold-up qui n’est pas sans précédent. À plusieurs tournants de l’Histoire, l’extrême droite a pu instrumentaliser et détourner la colère du peuple pour l’entraîner vers des nuits sans issue. Du coup, depuis quarante ans, la gauche cynique agite régulièrement l’épouvantail du fascisme qui vient et se présente comme le seul bouclier possible. Or c’est à chaque fois que la gauche trahit ses promesses que la marée brune avance.
Avec également, autour de Daniel MERMET : Didier PORTE, Hervé KEMPF, Gérard MORDILLAT, et les improvisations musicales d’Arthur RIBO & Victor BELIN.

Les différentes séquences de l’émission :

Vos messages sur le répondeur de Là-bas si j’y suis

Quelques messages parmi ceux que vous avez laissés sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37, suivis d’une improvisation musicale d’Arthur Ribo et Victor Belin, qui « débarque au Lieu-Dit, à mille lieues de savoir ce qui va se dire ici »

Partie 1ère : Que fait Gérard FILOCHE au PS ?

Mais que fait Gérard Filoche encore au Parti Socialiste ? C’est la question qu’on lui pose tout le temps, et c’est la question que vous avez été nombreux à lui poser sur le répondeur de Là-bas si j’y suis. Gérard Filoche a longtemps été aux marges de la gauche, et a décidé d’en rejoindre le cœur pour y peser, et répond par un mot : « UNITÉ ! » C’est par l’unité de la gauche que doit agir le salariat qui, nous rappelle Gérard Filoche, est le véritable créateur des richesses qui ne lui sont pas redistribuées.




Partie 2 : travailler mieux, moins, tous

Le saviez-vous ?
87 hommes possèdent au total autant que la moitié de l’humanité.
Trois hommes possèdent autant que les 48 pays les plus pauvres.
En France, dix millions de personnes vivent avec moins de 900€ par mois.
En France, Bernard Arnault et Liliane Bettencourt possèdent davantage qu’un tiers des Français.
En France, les aides et exonérations aux entreprises représentaient 220 milliards d’euros en 2013, sans contrepartie puisque il y a toujours 6 millions de demandeurs d’emploi.
Le patron de TOTAL gagne chaque mois l’équivalent de 263 SMICS.
Face à ce constat, Gérard FILOCHE cherche la brèche pour qu’en France un mouvement comme Syriza ou Podemos émerge, et explique ce qu’un tel mouvement devra mettre en place, redistribution des richesses, partage du travail, réduction du temps de travail.


Partie 3 : Filoche face à nos chroniqueurs

Gérard Mordillat persiste et demande à l’homme de gauche qu’est Gérard Filoche ce qu’il fait dans un parti de droite, le Parti Socialiste. Hervé Kempf, lui, s’intéresse au programme écologique de Gérard Filoche : quelles idées, quelles mesures écologiques pour la transition énergétique ? « Pour sauver la banquise, il faut nous protéger des banquiers », lui répond Gérard Filoche.


Gérard MORDILLAT : les noms en disent long

Lamy, Sapin, Trichet, autant de grands financiers qui nous dirigent, et dont les noms imagés inspirent Gérard Mordillat cette semaine.

Hervé KEMPF : le capitalisme contre la planète

« Si le climat était une banque, il serait déjà sauvé. » Cette phrase d’Hugo Chavez rappelle qu’il n’y aura jamais de véritable politique écologique sans changement de modèle économique. C’est donc au capitalisme responsable de la catastrophe écologique que s’attaque Naomi KLEIN dans son prochain livre Tout peut changer : capitalisme et changement climatique (éditions Actes Sud).

Didier PORTE nous fâche avec tout le monde

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Lundi 09 mars dernier, Michel Onfray était sur toutes les radios, France Inter, RMC, Europe 1. Quel message avait-il à délivrer ? Une réponse au premier ministre Manuel Valls qui avait l’accusé de participer à la perte des repères et à une certaine confusion des idées. Confus, Michel Onfray ? Didier Porte nous aide à comprendre.

Programmation musicale :
- improvisations musicales d’Arthur Ribo et Victor Belin depuis le Lieu-Dit
- J’aime ma boîte, par Manolo, la voix des Gypsies
- Mauvais Ouvrier, par Le Cri de la Turbineuse
- Le Temps des cerises, par Cora Vaucaire
- Valls in Dub, par Dubamix

À lire :
- Vive l’entreprise ? Le code du travail en danger, un livre de Gérard Filoche (2015, éditions Hugo et Cie)
À voir :
- Le concert dont vous êtes l’auteur, par Arthur Ribo et Victor Belin. Le samedi 14 mars à la Nuit du Slam au Marché Gare, à Lyon, le jeudi 26 mars au théâtre de la Mouche à Saint-Genis-Laval, le mercredi 7 avril au Train Théâtre à Porte-lès-Valence, le jeudi 9 avril au château de Grignan, le samedi 11 avril au festival Mythos à Rennes, les 23 et 24 avril à Châlons-en-Champagne, du 28 au 30 avril au Théâtre Paris-Villette à Paris, le vendredi 29 mai à Argenton. Toutes les dates sur www.arthuribo.com.
Merci à Hossein et à l’équipe du Lieu-Dit.
Et n’oubliez pas que le répondeur attend toujours vos messages au 01 85 08 37 37.
Présentation : Daniel MERMET
Réalisation : Franck HADERER et Guillaume GIRAULT
Répondeur : Stéphanie FROMENTIN
Préparation : Jonathan DUONG

vendredi 6 mars 2015

la-bas si j'y suite, les profiteurs de faillites

LÀ-BAS Hebdo n°7

Comment s’enrichir sur la crise ?


Elle rêve de vous rencontrer (il suffit juste que vous soyez milliardaire).
Comment faire pour ça ? Faire faillite, ou racheter des faillites. C’est ainsi que Bernard Arnault (LVMH) a commencé, aujourd’hui 13ème fortune mondiale avec 37,2 milliards d’euros. De même que François Pinault (15 milliards d’euros). 180 entreprises font faillite chaque jour en France, 60 000 par an, 300 000 depuis 2008. Des millions de morts sociales mais pour quelques petits malins ça peut rapporter gros, très gros. En France la faillite est devenue une industrie avec ses petits profiteurs et ses gros profiteurs. Et alors, que voulez-vous, c’est ainsi, c’est la crise, c’est le système, on le sait, il y a toujours eu des magouilles et des fripouilles et à la fin c’est nous qu’on paie. Mais quelques-uns résistent, enquêtent, contestent et ne baissent pas les bras et même ils lèvent le poing :  abonnez-vous





- Xavier MATHIEU, ex CONTI, syndicaliste débordant. Il est devenu comédien mais il n’a pas lâché l’affaire
- Fiodor RILOV, l’« avocat rouge » engagé dans les bagarres contre les « plans sociaux » souvent suspects (Samsonite, LFoundry, Kem One, Florange, PSA, Goodyear…)
- Cyprien BOGANDA, journaliste, auteur du livre Le business des faillites : enquête sur ceux qui prospèrent sur les ruines de l’économie française (2015, La Découverte)
- Audrey VERNON, comédienne, auteure du spectacle « COMMENT épouser un MILLIARDAIRE » 


Retrouvez les différentes séquences de l’émission :
 
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Xavier Mathieu et Fiodor Rilov (photo : Dominique Touchart pour MaxPPP)

Partie 1ère : Qui sont les profiteurs de faillites ?

Qui sont-ils, ces profiteurs de faillites ? Des dirigeants d’entreprise, des fonds d’investissements, des groupes multinationaux qui font leur fortune sur la ruine des autres. Moulinex, Florange, PSA, Samsonite, Kem One, autant d’entreprises qui ont mis sur le carreau des milliers de salariés pour mieux dégager des dividendes et faire la fortune des actionnaires. Alors qu’Audrey VERNON cherche un milliardaire à épouser parmi le classement du magazine Forbes des premières fortunes mondiales, Cyprien BOGANDA nous rappelle que deux des plus grosses fortunes française, Bernard Arnault et François Pinault, ont justement bâti leur fortune en rachetant des entreprises en difficulté pour les revendre au prix fort, au mépris des emplois et des salariés. Xavier Mathieu et Fiodor Rilov ont combattu ces licenciements abusifs, notamment à l’usine Continental de Clairoix où ils ont fini par emporter une "amère victoire"aux Prud’hommes, qui n’a pas effacé le désastre social provoqué par la fermeture de l’usine.

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(photo : Le Maine libre)

Un reportage de Gaylord VAN WYMEERSCH

Grande zone commerciale, zone industrielle, nous sommes à Brûlon, dans la Sarthe, près du Mans. FPEE, c’est une PME qui a démarré en 1981 avec quatre salariés, et qui emploie aujourd’hui 650 salariés sur cinq sites en France. Drôle d’histoire pour cette menuiserie industrielle, car début février les deux dirigeants de FPEE ont été débarqués par trois fonds d’investissement actionnaires de l’entreprise. Les salariés de l’entreprise se sont alors mobilisés pour récupérer leur patron et mettre dehors ces fonds d’investissement.

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(dessin : Daniel Mermet)

Partie 2 : Épouser un milliardaire

« Je comprends parfaitement l’émotion suscitée » : c’est la phrase type fabriquée par les communicants, qu’on a souvent entendue dans la bouche d’un dirigeant d’entreprise. Cyprien BOGANDA nous dévoile à quel point les agences de communication encadrent les plans de licenciements et coachent les dirigeants pour répondre aux média et résister aux séquestrations.
Audrey VERNON, elle, a bien épluché le dernier classement des plus grosses fortunes mondiales établi par le magazine Forbes pour y trouver l’époux idéal : un homme d’affaires, Bernard, mais plutôt Arnault que Tapie, pas assez riche pour elle ! Elle interprète aussi son chant d’amour : I’ll marry a Billionaire, accompagnée par Steve Wellington à la guitare.


Didier PORTE nous fâche avec tout le monde

François Hollande a « un discours très intelligent et très réfléchi » sur le changement climatique. C’est pas nous qui le disons, c’est Marion Cotillard, partie en voyage officiel avec Mélanie Laurent à Manille avec François Hollande dans leurs bagages. Et Didier PORTE nous explique qu’en matière de « discours intelligent et réfléchi », elles en connaissent un rayon...

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Rémi Fraisse, tué le 26 octobre 2014 à Sivens

Hervé KEMPF : où en-est le barrage de Sivens ?

Le barrage de Sivens ? Un barrage inutile et contesté, une ZAD depuis plus d’un an, un manifestant, Rémi Fraisse, tué par la grenade d’un gendarme le 26 octobre 2014, un rapport d’expert qui finit par conclure que le projet est inutile, coûteux, qu’il a des impacts sur l’environnement, une procédure européenne portant sur l’infraction à une directive sur l’eau... La ministre Ségolène Royal décide le 16 janvier dernier l’abandon du projet initial, sous la pression des « djihadistes verts », selon la fameuse expression de Xavier Beulin. Mais vendredi 6 mars, le Conseil Général doit décider de la nouvelle orientation du projet de barrage.


Gérard MORDILLAT : Gérard Mulliez au Parti Communiste !

À Lille, une rencontre étonnante s’est produite entre les Jeunes Communistes du Nord et Gérard Mulliez. Gérard Mulliez ? Le fondateur et actionnaire principal du groupe Auchan, dont la fortune est estimée à 20 milliards d’euros. Mais que s’est-il passé pour que ce multimilliardaire, troisième fortune de France, en arrive à pousser la porte du local du PCF de Lille ? Une adhésion tardive au Parti Communiste ? Pas vraiment, nous raconte Gérard MORDILLAT.

Programmation musicale :
- L’Actionnaire, par Yvon Étienne
- Merci Patron, par Les Charlots
- enregistré au Lieu-Dit : I’ll Marry a Billionaire, texte et chant d’Audrey Vernon, musique de Steve Wellington
- Les riches, par Bolchoï Karma Expérience
- Le Grand matin, par Loïc Lantoine

À lire :
- Le business des faillites : enquête sur ceux qui prospèrent sur les ruines de l’économie française, un livre de Cyprien Boganda (2015, éditons La Découverte)
À voir :
- Fukushima Work in Progress, un spectacle d’Audrey Vernon, avec Xavier Mathieu, les 19, 20 et 21 mai au théâtre l’Avant-Seine de Colombes. Toutes les infos sur www.lavant-seine.com

- Comment épouser un milliardaire, un spectacle de et avec Audrey Vernon, le 11 mars à Bordeaux, les 13, 14 et 15 mars à L’Azile à La Rochelle. Plus d’infos sur audreyvernon.com
- Marx et Jenny, un spectacle de et avec Audrey Vernon, le 19, 20 et 21 mars à Chartres
- Chagrin d’amour, un spectacle de et avec Audrey Vernon, tous les mardis à Paris, à la Nouvelle Seine
À écouter :
- Amère victoire pour les Conti, un reportage d’Antoine Chao dans Là-bas si j’y suis du 12 septembre 2013
- On va en Amérique mardi ! un reportage d’Anaëlle Verzaux dans Là-bas si j’y suis du 04 mars 2014
Merci à Hossein et à l’équipe du Lieu-Dit.
Et n’oubliez pas que le répondeur attend toujours vos messages au 01 85 08 37 37.
Présentation : Daniel MERMET
Réalisation : Franck HADERER et Guillaume GIRAULT
Répondeur : Stéphanie FROMENTIN
Préparation : Jonathan DUONG