jeudi 23 avril 2015

loi sur le renseignement , Souriez, vous êtes espionnés ! la-bas si j'y suite hebdo n°14

Si t’as rien à te reprocher, t’as pas peur d’être surveillé

« La menace n’a jamais été aussi importante, nous n’avons jamais eu affaire à ce type de terrorisme dans notre Histoire. » Manuel VALLS a frappé très fort sur France Inter jeudi 23 avril pour nous terroriser contre le terrorisme, suite à l’arrestation d’un nouveau terroriste, dont nous avions entendu parler la veille en boucle sur toutes les radios et sur toutes les télés.
Un nouveau terroriste qui tombe curieusement merveilleusement bien pour un Manuel VALLS qui cherche par tous les moyens à imposer la loi sur le renseignement. Toujours sur France Inter, il ajoute : « La loi sur le renseignement aurait donné plus de moyens aux services de renseignement ».
Une loi qui rencontre d’assez sérieuses contestations : les députés Europe Écologie-Les Verts ou ceux du Front de gauche, la ministre Christiane Taubira aussi bien qu’un dangereux gauchiste comme Jacques Toubon, la Ligue des Droits de l’Homme, Amnesty International, le juge antiterroriste Marc Trévidic, de même que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Ça fait beaucoup.
Mais pourquoi tant de manque de confiance envers ce projet de loi, qui – n’en doutons pas – va permettre de lutter contre l’évasion fiscale ? Laquelle, rappelons-le, coûte chaque année 80 milliards d’euros à la France : la loi Renseignement va permettre sans nul doute de repérer et d’arrêter ces délinquants.
Avec, autour de Daniel MERMET : Jérémie ZIMMERMANN de la Quadrature du Net, Laurence BLISSON du Syndicat de la Magistrature, Dominique PRADALIÉ du Syndicat National des Journalistes, Olivier BESANCENOT du Nouveau Parti Anticapitaliste et Alexandre LANGLOIS de la CGT-Police.

 l’émission ICI

 

 Les différentes séquences de l’émission

 Partie 1ère : Vos messages sur le répondeur Télécharger le MP3
Quelques messages parmi ceux que vous avez laissés sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37.
« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. », disait Benjamin FRANKLIN, l’un des rédacteurs de la Constitution américaine. Manuel VALLS lui, ce jeudi 23 avril sur France Inter, ne comprend pas bien « c’est quoi ce débat sur les libertés » (13’40) :
 http://www.dailymotion.com/video/x2nn50b_manuel-valls-cinq-attentats-ont-ete-dejoues-depuis-janvier_news
 

Partie 2 : Rien à me reprocher, pas peur d’être surveillé !

Un sondage récent effectué par Odoxa nous explique que 69% des Français « sont favorables à la loi Renseignement parce qu’ils sont convaincus qu’elle sera utile, même si elle risque de les priver de certaines libertés et de menacer leur propre vie privée. » Anaëlle VERZAUX et Gaylord VAN WYMEERSCH sont allés vérifier dans les rues de Paris si les Français sont prêts à soutenir le gouvernement en dévoilant leur vie privée.
« Un acte terroriste a été déjoué. Ce n’est pas le premier, il y en a eu d’autres ces dernières semaines et ces derniers mois. (...) Nous devons toujours améliorer notre capacité de renseignement, dans l’état du droit aujourd’hui et dans l’état du droit de demain, et dans le respect des libertés. Et c’est la raison pour laquelle il y a un texte en discussion. » C’est ce que François Hollande déclarait mercredi 22 avril, après l’arrestation d’un terroriste présumé à Paris, pour justifier son projet de loi très critiqué.
Une « loi de circonstance » donc, selon Dominique PRADALIÉ du Syndicat de la Magistrature, qui dénonce un texte important examiné en procédure accélérée au Parlement, pour répondre dans l’urgence aux attentats de janvier.
Laurence BLISSON, juge de l’application des peines et Secrétaire nationale du Syndicat de la Magistrature explique en quoi les dispositifs de surveillance prévus vont échapper au contrôle du pouvoir judiciaire en restant entre les mains des services de renseignement et du Premier ministre.
Pour Jérémie ZIMMERMANN de la Quadrature du Net, le projet de loi transforme un service de renseignement qui peut être utile et démocratique quand il est ciblé en un système de surveillance de masse. Les "mouchards" prévus par la loi permettront aux autorités de scanner toutes les activités en ligne, y compris les conversations privées, de n’importe quel citoyen.
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Rassemblement contre le projet de loi, le 13 avril 2015 devant l’Assemblée nationale

Partie 3 : Qui va surveiller les surveillants ?

Ceux qui sont prêts à être surveillés, ce sont certains députés UMP qui soutiennent le gouvernement, comme Éric CIOTTI, président de la "commission d’enquête parlementaire sur la surveillance des filières et des individus djihadistes" :
« On a besoin de donner plus de moyens humains et matériels bien sûr à nos services de renseignement, mais aussi de sécuriser leur intervention. Il faut qu’ils puissent écouter, il faut qu’ils puissent sonoriser des logements, il faut qu’ils puissent mettre des balises sous les véhicules. Tout cela aujourd’hui n’est pas autorisé pour détecter la menace. Parce que l’enjeu est là : on sait qu’il y a 1 300 djihadistes, au minimum, identifiés. Le rythme des départs continue, et le rythme des retours s’accroît fortement. Donc le danger est très important, il demeure très très élevé, je crois qu’il n’a jamais été aussi élevé. »
Mais à droite également, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer non seulement l’inefficacité de la loi, mais aussi son atteinte aux libertés.

Partie 4 : Souriez, vous êtes espionnés !

Dans un article du 16 avril, Le Monde.fr souligne l’hypocrisie du gouvernement. En 2009, le Parti socialiste, très critique envers Sarkozy, publiait La France en libertés surveillés, dans lequel il dénonçait que « lors de l’examen des nombreux projets de lois antiterroristes déposés depuis les attentats du 11 septembre 2001, Nicolas Sarkozy s’est à chaque fois appuyé sur la peur du terrorisme ressentie par la population pour s’affranchir des réserves posées par la CNIL ».
La même Commission nationale de l’informatique et des libertés qui aujourd’hui ne manque pas de remarquer que « l’ensemble des dispositions ainsi projetées permettra la mise en œuvre de mesures de surveillance beaucoup plus larges et intrusives que ce qu’autorise le cadre juridique actuel en matière de renseignement. En effet, parmi les nouvelles techniques de recueil de renseignement légalisées ou autorisées, certaines sont susceptibles de conduire à une surveillance massive et indifférenciée des personnes. »
Olivier BESANCENOT, du Nouveau Parti Anticapitaliste, félicite le gouvernement pour son mensonge : il fait croire au grand public que le projet de loi ne concerne que les "terroristes". Pourtant, derrière ce prétexte, ce sont aussi les lanceurs d’alerte, les zadistes, les militants, les syndicalistes qui pourront être surveillés au nom de la défense des « intérêts économiques ou scientifiques essentiels » de la France.
Alexandre LANGLOIS de la CGT-Police apporte également son point de vue de policier en charge du renseignement.

Partie 5 : Gérard MORDILLAT et le saint torchon

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Photographie du suaire par Giuseppe Enrie en 1931
Jusqu’au 25 juin prochain, plus d’un million de personnes sont attendues à Turin pour un événement exceptionnel : on ressort le suaire de son coffre ! Ce fameux drap dans lequel on aurait enveloppé le corps du Christ à la descente de la croix, et qui depuis le XIVème siècle constitue une opération commerciale bien rodée. Gérard MORDILLAT détricote l’histoire ce linge cousue de fil blanc...
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Le suaire photographié par Secundo Pia en 1898
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Le suaire exposé à Turin

Merci à l’équipe de La Rotonde : Renaud Barillet, Samuel Chêne, Mathieu Ardaillon.
Programmation musicale :
- Cybercriminal, par La Caravane passe
- Ils ont peur de la liberté, par Keny Arkana
- Souriez vous êtes filmés, par François Gaillard
À noter :
- Howard Zinn : une Histoire populaire américaine, le film d’Olivier AZAM et Daniel MERMET sort en salles le 29 avril >>>>>>>>> Pour connaître toutes les salles et tous les débats, rendez-vous sur www.histoirepopulaireamericaine.fr

 

jeudi 16 avril 2015

15 AVRIL 1945 : BOMBES AU NAPALM SUR ROYAN



En avant-première, « HOWARD ZINN, AVRIL 1945, NAPALM SUR ROYAN » : une séquence en cours de réalisation de notre deuxième film sur Howard ZINN (durée : 15’43).

LE PREMIER FILM « HOWARD ZINN UNE HISTOIRE POPULAIRE AMÉRICAINE » SORT LE 29 AVRIL : toutes les infos sur www.histoirepopulaireamericaine.fr

À bord de l’un des bombardiers de l’US Air Force, le bouillonnant lieutenant HOWARD ZINN, 23 ans. Il s’est engagé "contre le fascisme et pour la démocratie". Il découvrira que c’est lors de cette opération que les toutes premières bombes au napalm furent expérimentées contre des civils, contre une armée allemande déjà vaincue et contre une ville déjà détruite. C’est le point de départ de son engagement dans toutes les luttes de son temps et dans l’écriture de son chef-d’œuvre Une Histoire populaire des États-Unis.



extrait
 DU PAIN ET DES ROSES

Tant que les lapins n’ont pas d’historiens, l’histoire est racontée par les chasseurs.

Au début du 19ème siècle, les parents de Howard Zinn débarquent d‘Europe de l‘Est à Ellis Island, comme des millions de migrants qui rêvent de la terre promise, qui rêvent de fortune, qui rêvent simplement d’une vie meilleure... Ils découvrent l’Amérique.

Du pain et des roses est le premier long métrage d’une trilogie qui va parcourir l’histoire populaire des États-Unis de Christophe Colomb à nos jours, à travers l’histoire personnelle extraordinaire de Howard Zinn, historien des lapins.

Avec la participation de
Howard Zinn, Noam Chomsky, Chris Hedges...

Durée : 1H46

A propos de Howard Zinn

Aff Zinn-Site
Howard Zinn est né en 1922, à Brooklyn, dans une famille d’immigrés. Il est mort le 27 janvier 2010, laissant derrière lui de nombreux ouvrages importants dont l’incontournable Histoire populaire des Etats-Unis, de 1492 à nos jours (éditions Agone). Howard Zinn a traversé le 20ème siècle sans se contenter de l’observer.

Formé à la lutte des classes dans les rues du New York de la grande dépression des années 30, jeune ouvrier d’un chantier naval, il s’est ensuite engagé dans la Seconde Guerre mondiale comme bombardier dans l’US Air Force, pour combattre le fascisme en Europe. Bouleversé par le bombardement (inutile) de Royan au napalm et par les conséquences de Hiroshima, il va s’engager toute sa vie contre la logique de guerre qui se masque derrière les bonnes intentions.

Dans l’ambiance du maccarthysme d’après-guerre, Howard Zinn décide de se lancer dans des études universitaires d’Histoire, auxquelles il a accès gratuitement en tant que vétéran. Son premier poste de professeur, il l’obtient au Spelman college, une université d’étudiantes afro-américaines du sud des Etats-Unis. Il prend alors part activement dans les mouvements pour les droits civiques des noirs américains, contre la ségrégation raciale. Il prend part à la résistance non-violente des étudiants, les manifestations, les sit-in, les freedom rides, les procès... La pratique de la désobéissance civile traverse les Etats-Unis des années 50 et 60 marque la pensée de Howard Zinn.
De ses souvenirs d’enfant de la « classe laborieuse » dans le New York des années 30 à l’élection de Barack Obama, l’œuvre de Howard Zinn mêle sa propre expérience et l’histoire populaire, une mémoire qui met sur le devant de la scène les acteurs oubliés de l’Histoire officielle et qui restera comme un modèle de référence pour les générations futures.

2015 © Howard Zinn, une histoire populaire américaine - Un film de Olivier Azam & Daniel Mermet
Distribution :
Les Films des Deux Rives // Production : Les mutins de Pangée avec : Là-bas si j’y suis

 Contact programmation

LES FILMS DES DEUX RIVES
Pauline Richard
E-mail : pauline.fddr@gmail.com
Tel : +33.6.43.94.07.90
Site web : filmsdesdeuxrives.com

Ciné-débats & réseaux
Raymond Macherel
E-mail : raymond.macherel@gmail.com
Tel : +33.6.32.91.49.96
Contact production

LES MUTINS DE PANGEE
Laure Guillot
E-mail : contact@lesmutins.org
Tel : +33.6.64.25.26.94
Site web : lesmutins.org

Contact Là-bas si j’y suis
Jonathan Duong
E-mail : jonathan@la-bas.org
Tel : +33.6.75.05.63.82
Site web : la-bas.org


DE DÉFAITE EN DÉFAITE JUSQU’À LA VICTOIRE FINALE

LÀ-BAS Hebdo n°13

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dessin : Daniel Mermet
Hommages à François MASPERO et à Eduardo GALEANO
« Écoute, il y a un autre monde dans le ventre de celui-ci. »
Avec Éric HAZAN, Julien HAGE, Ramón CHAO, Ignacio RAMONET.

écouter Ici
MORT DE FRANÇOIS MASPERO, FIN DE GRÈVE À RADIO FRANCE
Sur nos cadavres, sur nos défaites, apparaît désormais un nabot qui se hisse un clairon à la main. Ce n’est pas l’adversaire que nous combattions. C’est celui qui tire profit. Ce n’est pas un chercheur d’or, ni l’ennemi du chercheur d’or, c’est celui qui vend les pelles. Ce n’est pas celui qui prend parti, c’est celui qui tire parti. Il fera de Radio France une marque et de Maspero un logo. Il ne connaît qu’une loi, celle du marché. Il triomphe aujourd’hui, partout. Partout, on entend son clairon qui ne joue qu’une seule note.
François Maspero s’est engagé dans tous les combats progressistes de son temps. Contre le colonialisme, contre l’impérialisme, contre la dictature, contre le stalinisme. Combats politiques, combats poétiques aussi. « Avec des sentiments extrêmement simples de révoltes et d’indignation », disait-il. Tout comme celles et ceux qui se sont lancés dans la grève à Radio France. « De défaite en défaite, jusqu’à la victoire finale », disait Victor Serge.
Mais contre qui ce combat aujourd’hui, contre quoi ? Contre l’utopie du nabot avec son clairon. L’utopie du marché. Un monde dominé par la loi du marché. Voilà le ver qui est dans le fruit Radio France. Une idéologie difficile à combattre car elle n’est pas présentée comme une idéologie et encore moins comme une utopie. Mais c’est une dictature comme les précédentes. Nous en mesurons les résultats chaque jour dans nos vies, le même pourrissement dans l’air que nous respirons, et demain dans nos transistors qui ne diffuserons plus qu’une seule note de clairon si la résistance cessait de battre.
Rendre hommage à François Maspero c’est écouter et relancer le cœur impatient de la lutte. Il le répétait , « Je crois à la lutte, sinon il n’y a plus d’histoire et peut-être plus d’humanité. »
Daniel Mermet
Les différentes séquences de l’émission...  le répondeur

Partie 1ère : Vos messages sur le répondeur

Quelques messages parmi ceux que vous avez laissés sur le répondeur de Là-bas si j’y suis au 01 85 08 37 37

Partie 2 : François MASPERO, résistant

La Joie de lire, c’était la librairie tenue par François MASPERO rue Saint-Séverin, dans le quartier Saint-Michel : un repaire pour beaucoup de jeunes gens des années 1960, un lieu de culture, d’engagement, de débats, de rencontres, de drague aussi parfois, qui restait ouvert tous les jours jusqu’à minuit. Les choix engagés du libraire Maspero se retrouveront dans ceux de l’éditeur, qui créera les éditions Maspero. Avant d’entamer une autre vie, celle de traducteur et d’écrivain. Éric HAZAN, éditeur de La Fabrique, et Julien HAGE, historien, reviennent sur l’influence qu’a eue François MASPERO sur toute une génération.

  


François Maspero, Les Chemins de la liberté... par LESFILMSDUZEBRE

Partie 3 : Les Éditions Maspero

Quelques années après l’ouverture de La Joie de lire se créent les Éditions Maspero. 1 350 bouquins édités pour un tirage total de 10 millions d’exemplaires en 23 ans : Frantz Fanon, Che Guevara, Malcolm X, Louis Althusser, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet... Des armes pour la lutte, publiées malgré les oppositions politiques, malgré les bombes, malgré les interdictions, malgré les saisies ou les amendes. En 1970, François MASPERO évoquait devant la caméra de Chris MARKER son travail d’éditeur, pour le court-métrage Les Mots ont un sens (produit par SLON, la Société pour le Lancement des Œuvres Nouvelles) :


 
Les mots ont un sens de Chris Marker (1970) par nadapaolini

Partie 4 : Eduardo GALEANO

Avec Ramón CHAO et Ignacio RAMONET.
En 1971, Eduardo GALEANO publie Les Veines ouvertes de l’Amérique latine, un essai majeur pour comprendre comment l’Amérique latine a été pillée et exploitée par les puissance étrangères depuis la colonisation espagnole. À Là-bas nous n’avons jamais pu le rencontrer, même en mai 2011 à Barcelone, où il rendait visite aux indignados Plaça de Catalunya. Antoine CHAO y était aussi, avec Daniel MERMET, et a traduit un entretien donné par Eduardo GALEANO à l’Acampada de Barcelone :


 
Eduardo Galeano, 25 mai 2011, Plaça de Catalunya from Là-bas si j'y suis on Vimeo.

Partie 5 : Gérard MORDILLAT n’évite rien

Après les dérapages plus ou moins contrôlés, on assiste à un nouveau sport pratiqué par les politiques, la "stratégie d’évitement" : une discipline pratiquée avec brio par Finkielkraut, Aubry, Pellerin, Le Pen. Chronique sportive par Gérard Mordillat.

Partie 6 : Hervé KEMPF à la poursuite de l’écosocialisme

On a volé l’écosocialisme ! La motion portée par Jean-Christophe Cambadélis pour le futur congrès du PS appelle à « répondre à l’urgence environnementale au nom de l’écosocialisme. » Mais où sont-ils allés chercher cet écosocialisme ? Au Parti de Gauche tout simplement, qui défend cette idée depuis des années. Alors, écosocialiste Notre-Dame-des-Landes ? le barrage de Sivens ? le grand stade de Lyon ? le Center Parks de Roybon ?

Partie 7 : Didier PORTE nous fâche avec tout le monde

Cette semaine, Didier PORTE nous fâche avec les dangereux pirates de TV5MONDE, qui ont perturbé pendant près de 24 heures les réseaux sociaux et l’antenne de la chaîne, au chevet de laquelle sont venus pas moins de trois ministres. Après avoir menacé de divulguer des « informations confidentielles de l’État français », le groupe "CyberCaliphate" revendiquant l’attaque a finalement diffusé des documents étonnants... qui relativisent la menace !

Merci à l’équipe de La Rotonde, Renaud Barillet, Samuel Chêne, Mathieu Ardaillon.
Programmation musicale :
- Gracias a la vida, par Violeta Parra
- Mourir pour des idées, par Georges Brassens
- Hasta Siempre, par Compay Segundo

À lire :
- Entretien avec François Maspero : « Quelques malentendus », à lire dans la revue Période sur revueperiode.net (2014)
- François Maspero : les Paysages humains, un ouvrage collectif dirigé par Bruno Guichard, Alain Léger et Julien Hage (2009, aux éditions À plus d’un titre et La Fosse aux ours)
- Parmi les écrits d’Eduardo Galeano : Les Veines ouvertes de l’Amérique latine (1971, réédité en 2001 par Pocket)

À voir :
- François Maspero : « Aller au-devant du monde », un entretien de Joseph Confavreux avec François Maspero (pour les abonnés à Mediapart)
- François Maspero, les chemins de la liberté, un film d’Yves Campagna, Bruno Guichard et Jean-François Raynaud (2014, produit par Les Films du Zèbre)
- La Maison des passages, qui a réalisé l’exposition « François Maspero, les Paysages humains » >>>>>> 44 rue Saint-Georges 69005 Lyon www.maisondespassages.org
- Les Mots ont un sens, un film de Chris MARKER (1970, 20min, produit par SLON)

N’oubliez pas que le répondeur attend vos messages au 01 85 08 37 37.
Présentation : Daniel MERMET
Réalisation : Franck HADERER et Guillaume GIRAULT
Répondeur : Stéphanie FROMENTIN
Préparation : Jonathan DUONG

jeudi 2 avril 2015

LÀ-BAS Hebdo n°11 MANIPULEZ-NOUS MIEUX !

C’est la revendication de Didier Super, ce grand artiste qui a su rester simple. Malgré une douloureuse chute de vélo, il a bien voulu chanter pour vous et répondre aux questions qu’un des plus grands journalistes français avait enregistré avant sa mort (pas la mort de Didier Super, la mort du plus grand journaliste français qui avait enregistré les questions avant, donc).
Oui, MANIPULEZ-NOUS MIEUX ! Sinon on se pose des questions. Par exemple :
OÙ EN EST LE FRONT NATIONAL APRÈS LES DERNIÈRES ÉLECTIONS ?
Avec Nonna MAYER, directrice de recherche au CNRS et qui étudie le vote FN depuis trente ans. Les crises et l’insécurité sociale profitent toujours aux démagogues toujours malins pour désigner le bouc émissaire. Marine Le Pen a refait la devanture de la boutique, mais le fond de commerce est toujours le même, ils prennent nos boulots, ils profitent des aides sociales, ils menacent la sécurité, ils menacent notre identité nationale…
QUE DISENT LES INAUDIBLES ?
Travailleurs pauvres, chômeurs en fin de droits, mères seules avec enfants, bénéficiaires des minima sociaux, personnes en hébergement d’urgence… Le nombre des précaires augmente. Ils seraient 17 millions selon les auteurs de cette enquête, dirigée par Nonna Mayer et Céline Braconnier, « LES INAUDIBLES ». On a ce beau slogan dans les oreilles : « Qui sème la misère récolte la colère ». Mais comment les précaires, poussés dans les marges et hantés par la survie, voient la scène politique au moment des élections ?


 LÀ-BAS Hebdo n°11

l’émission ici

Partie 1ère : Vos messages sur le répondeur MP3


 



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Didier Super (dessin : Daniel Mermet)

Partie 2 : Où en est le Front National ?

Quelques jours après le second tour, retour sur les élections départementales. Même si le Front National n’a remporté aucun département, il a séduit 25 % des votants au premier tour. Pas une surprise pour Nonna Mayer, qui étudie le Front National depuis 30 ans : « Les élections se gagnent ou se perdent sur le degré de mobilisation différentielle des électorats. Celui du FN était très mobilisé, l’électorat de droite s’est mobilisé, l’électorat de gauche était démobilisé : il y avait toutes les conditions requises pour que le FN fasse un bon score. (...) Quand il a percé en 1984, il était aux alentours de 10-11 %. Puis entre 1988 et 1998, il est monté au niveau de 15 % environ à toutes les élections, à la présidentielle, puis aux législatives, puis aux régionales. Maintenant on arrive à un nouveau seuil, autour de 25 %. »

Partie 3 : Que disent les inaudibles ?

Qui sont-ils, ces inaudibles ? Chômeurs, intérimaires, déclassés, travailleurs pauvres, mères célibataires, le terme "précaires" regroupe, pour Nonna MAYER, les personnes en situation « d’insécurité sociale ». Au-delà de la pauvreté financière et de la privation matérielle, la notion de précarité comprend une dimension sociale et culturelle, qui ajoute au manque de revenus un isolement social et un accès à la culture très restreint. 17 millions de Français seraient concernés par la précarité.
Pour autant, l’enquête menée par l’équipe de Céline BRACONNIER et Nonna MAYER en 2012, pendant la campagne présidentielle, montre que les « inaudibles » ne sont pas autant coupés de la politique qu’on pourrait le penser, même s’ils restent les grands oubliés des politiques actuelles.

Partie 4 : Interview exclusive de Didier SUPER

Après la prestation de Didier SUPER devant le public du Lieu-Dit, il fallait bien un journaliste exceptionnel pour interroger un artiste exceptionnel. C’est pourquoi Daniel Mermet cède provisoirement sa place à Jacques Chancel qui, à titre posthume, pose ses questions à Didier SUPER.


Partie 5 : Gérard MORDILLAT revient sur l’actualité

Cette semaine, Gérard MORDILLAT félicite François Hollande pour le grand chelem qu’il est en passe de réaliser. Alors que le PS détenait tous les pouvoir en 2012, il arrive avec constance et obstination à ne gagner aucune élection depuis. Mais il y a un « frémissement » ! Manuel Valls le dit, il le sait, le sent, il frémit tous les jours, et ce « frémissement » le conforte dans la politique à mener.
Sur le plan culturel, parent pauvre de la politique socialiste, Gérard MORDILLAT décrypte la nomination des dirigeants d’institutions culturelles, moins pour leur connaissance du secteur que pour des nécessités... plus prosaïques.

Partie 6 : Hervé KEMPF contre les fermes-usines

Le nombre d’exploitations agricoles en France est passé de 663 800 en 2000 à 490 000 pour 2010, soit une baisse de 25% en une décennie. Le nombre de travailleurs agricoles est également en diminution constante. Depuis le 1er avril, ce mouvement risque de s’accélérer avec une dérégulation supplémentaire dans le secteur agricole, qui risque de favoriser les exploitations les plus grosses et les plus productives : la fin des quotas laitiers. Face à la perspective peu réjouissante des fermes-usines, la résistance s’organise. Manifestation prévue samedi 04 avril aux Sables-d’Olonnes contre le projet d’usine à cochons de Poiroux, avec notamment Attac et la Confédération paysanne.


Partie 7 : Didier PORTE nous fâche avec tout le monde

Cette semaine Didier PORTE nous parle passion ! Passion de transmettre et passion d’enseigner : le plus beau métier du monde. Cela vous a peut-être échappé, mais une série de clips intitulée « Parlons Passion » vous propose les témoignages enthousiasmants et émouvants de vrais professeurs.
Et on termine en musique, parce que le public en redemande, toujours avec Didier Super.

Merci à Hossein et à l’équipe du Lieu-Dit.
Programmation musicale :
- Les Corbeaux, par L

À lire :
- Les inaudibles : sociologie politique des précaires (2015, aux Presses de Sciences Po)
À écouter :
- « Bonjour la sous-France », une série de reportages dans la vallée de la Meuse de Gaylord VAN WYMEERSCH dans Là-bas si j’y suis des 26, 27 et 28 mai 2015.
- « Y’a tellement personne ! », un reportage dans l’Aisne d’Anaëlle VERZAUX, Là-bas si j’y suis du 28 mars 2015
À voir :
- « Ta vie sera plus moche que la mienne », le concert de Didier SUPER.
Les 08 et 09 avril à l’Atelier 210 à Bruxelles, les 14 et 15 avril à l’Européen à Paris, le 25 avril au théâtre de l’Oulle à Avignon. Toutes les dates (ou presque) sur didiersuper.com
Et n’oubliez pas que le répondeur attend toujours vos messages au 01 85 08 37 37.
Présentation : Daniel MERMET
Réalisation : Franck HADERER et Guillaume GIRAULT
Répondeur : Stéphanie FROMENTIN
Préparation : Jonathan DUONG